Le patriarche de cette famille, Emile Goussery (1867-1941) né à Joigny dans l’Yonne, fait ses études au lycée de Sens, puis se rend à Paris pour s’initier à la pratique des Beaux-arts et à l’architecture. En 1887, il obtient le certificat d’aptitude à l’enseignement du dessin dans les collèges et dans les écoles. Il est nommé à Beaune au collège Monge où il fait sa carrière jusqu’à sa retraite en 1930.
Parallèlement, il devient très vite l’un des acteurs de la vie culturelle et artistique locale. Au fil des années, ses implications et ses engagements font émerger une personnalité beaunoise incontournable. Il s’investit notamment dans l’érection des monuments Marey et Ziem ainsi que dans la création d’un musée du vin.
La découverte de Beaune est une véritable révélation pour l’artiste. Il représente sa ville d’adoption avec acuité pendant près de cinquante ans. Excellent aquarelliste à la touche délicate et expressive, il est surtout chroniqueur de la Cité des vins de Bourgogne. Il s’attache tout particulièrement à représenter les monuments et les rues, ainsi que les événements qui ponctuent la vie des Beaunois : du camp américain aux bombardements subis par la ville en 1940.
Emile GOUSSERY, Source de l’Aigue © Musées de Beaune
Fin observateur de la nature et de la ville, Goussery les dépeint avec sensibilité, recherchant bien souvent des points de vue originaux. Ses paysages se caractérisent par de subtils jeux d’ombres et de lumière. Le peintre apprécie tout particulièrement les effets de miroitements sur l’eau.
Si Beaune et plus largement la Bourgogne sont les sites les plus représentés, la Bretagne (Locquirec) et le Sud (Hyères), régions de villégiature, sont également d’autres sources d’inspiration majeures.
Sa fille, Marie Paris-Goussery (1904-1990), reprend le flambeau paternel en portraiturant Beaune mais également beaucoup d’autres sites visités au cours de sa vie.
Epousant Jean Paris, un officier de Marine, elle mène une vie de pérégrinations entre la Bretagne et le Sud de la France. Elle découvre également le Liban avant de revenir à Beaune, où elle participe à la création de l’école des arts appliqués qui devient l’école des Beaux-arts en 1965. Aquarelliste remarquée, elle dévoile une œuvre singulière et une créativité foisonnante.
Son petit-fils, Yves Paris (1936-2012), photographe du monde du spectacle, des arts et des lettres, se révèle à travers un parcours artistique immortalisant de célèbres compagnies théâtrales, telle que la Compagnie Maurice Béjart, ainsi que des lieux mythiques comme l’Opéra Garnier, le Théâtre National Populaire, le Théâtre de Bourgogne ou encore le Festival de Cannes. L’artiste a généreusement donné une partie de ses œuvres aux Archives municipales de Beaune.