De Cîteaux à l’an 2000 : Historique de la propriété de la Motte à Gigny

Cadastre_section_E_-_Gigny.jpg

En 1280, la Motte appartient à l’Abbaye de Cîteaux. Au XVe siècle, la Motte est bien décrite comme une grange fossoyée appartenant à l’abbaye. La Motte a ensuite évolué pour devenir une maison-forte. En 1588, l’Abbaye de Cîteaux, en délicatesse financière, se voit dans l’obligation de vendre plusieurs de ses possessions dont le fief de la Motte comprenant alors une maison seigneuriale entourée de fossés, un pont-levis, 200 ouvrées de vignes, 70 journaux de terres et 25 soitures de prés. L’acquéreur en est Pierre Courtot, marchand de Beaune. En 1597, l’Abbaye de Cîteaux, à nouveau endettée, doit encore aliéner des biens sur Gigny, Beaune, Pommard, Aloxe, Serrigny…Cette seconde aliénation qui comprend vignes, terres et prés est consentie au profit d’Adrien Gaignarre, Pierre Courtot, Blaise Laurenchet, Jean Grozelier, Jean Brunet et Perrenot Viénot. Elle rachète le domaine de la Motte de Gigny en 1621 en empruntant de l’argent à Perrenot Viénot.

Par contrat du 2 juin 1622, passé au château de Gilly, Cîteaux cède la propriété de la terre et maison de la Motte de Gigny à Perrenot Viénot, marchand à Beaune et ses fils en remboursement de ses dettes. A partir de cette date, la maison de la Motte ne sera plus jamais vendue passant de Perrenot Viénot à son petit-fils Philibert Viénot, époux de Jeanne Guyard puis dans les années 1670 à la famille Vergnette par le mariage de Jacques Vergnette avec la veuve de Philibert Viénot.

En 1756, Jean-Chrysostôme Vergnette de la Motte adresse une requête à l’évêque d’Autun pour faire célébrer la messe dans sa chapelle nouvellement construite, bénite par l’archidiacre bénit et placée sous le vocable de saint Jean-Chrysostôme. Dès 1780, Mme de Vergnette obtient la permission de faire célébrer la messe pour l’ensemble des habitants de Gigny. En 1850, elle est agrandie pour que les habitants de Gigny ne pouvant se rendre à la messe à Beaune puissent l’entendre dans la chapelle de la Motte. Monseigneur Rivet procède à la bénédiction solennelle de la partie neuve. L’évêché de Dijon reconnaît officiellement la chapelle de la Motte comme chapelle de secours pour le hameau de Gigny en 1900.

En 700 ans, la propriété n’a été vendue qu’une fois par l’Abbaye de Cîteaux et est restée depuis chez les héritiers de Perrenot Viénot. La Motte est donc deux fois remarquable de par son origine cistercienne et sa stabilité puisque l’actuel propriétaire Charles Roche-Bruyn est le descendant direct de la famille de Vergnette de la Motte.

Crédit photo : Archives municipales de Beaune

Sources et éléments bibliographiques

Archives départementales de Côte d’Or, Sous-série 11 H : Fonds de l’abbaye de Cîteaux
– 11 H 276 : 1485

Archives de la Motte

Ouvrages

– P et C BECK, « Les granges seigneuriales du Beaunois au Moyen-Age » in Vingt ans d’Archéologie en Pays Beaunois, Centre Beaunois d’Etudes Historiques, Beaune, 1990, pp. 57 à 67.
– J. DELISSEY, Le Vieux Beaune, Beaune, 1941.
– H. MOUILLEBOUCHE, Les Maisons fortes en Bourgogne du Nord, du XIIIè au XVIè s., Editions Universitaires de Dijon, Dijon, 2002.
– V. INGUENAUD, La ferme de la Motte à Gigny (Commune de Beaune), Recueil des travaux du Centre Beaunois d’Etudes Historiques, Ahuy, 2006.