A l’occasion du 259e anniversaire de Louis XVI (le 23 août), revenons aux premières années de la République (ici, de l’an V à l’an VII) qui célébraient la fête de « la juste punition du dernier roi des Français ». Chaque commune de France était invitée à organiser ces fêtes le 2 pluviôse. Les documents présentés ici et conservés aux Archives municipales sont des procès-verbaux faisant le résumé de ces fêtes à Beaune. Celles-ci sont consacrées avant tout aux « époque mémorables de notre liberté». Il est précisé aux citoyens que « la fête du 2 pluviôse devant être célébrée dans toutes les communes de la République, il leur est défendu de se livrer à aucuns travaux ». Dès onze heures du matin, un cortège, précédé de la garde nationale, composé des élèves des écoles primaires et de leurs instituteurs, du gardien du dépôt de sûreté, des gardes champêtres, des notaires, des juges de paix, de leurs assesseurs et de l’administration municipale, se met en marche afin de se rendre « au temple décadaire » orné « avec la pompe et la dignité qui conviennent à la cérémonie ; l’administration principale en confie le soin au zèle et au civisme des administrations municipales qui prendront toute les mesures nécessaires pour embellir cette journée ». La cérémonie débute par le chant enthousiaste de la Marseillaise et autres « airs chéris des Républicains français». Puis le président de l’administration municipale, qui préside la fête, prononce ce serment : « Je jure une haine éternelle à la Royauté, à l’anarchie et attachement inviolable à la Constitution de l’an III acceptée par le peuple français le 1er vendémiaire an IV », phrase reprise par tous les fonctionnaires et employés de l’administration. On remarque que ce serment diffère légèrement suivant les années. Lors de cette cérémonie, des discours sont prononcés principalement par le maire, les arbres de la Liberté détruits sont remplacés, et l’on y crie souvent et longuement « vive la liberté ! vive la République ! ». La fin de la cérémonie est marquée par des « imprécations contre les parjures et par une invocation à l’Etre Suprême pour la prospérité de la République ». Ces fêtes ont duré à Beaune au moins trois années de suite, et selon les documents que nous possédons, jusqu’à l’an VII. Elles cessent avec le Consulat et laissent place à partir de 1816 aux cérémonies expiatoires en souvenir du martyr de Louis XVI célébrées le 21 janvier jusqu’en 1830.
ER
Source : Archives Municipales de Beaune. I1 §3 article 1 n°4