Ildefonse Berrod : une vie consacrée au service public

_c_amb-_10_fi_10_ildefonse.jpgIldefonse Berrod né le 18 septembre 1846 à Montanges, dans l’Ain, il est le fils de Jean François Berrod, instituteur et de Rose Beroud. Il se marie le 16 septembre 1873 à Magny-les-Villers avec Marie Augustine Lanier, vigneronne. Ils s’installent tous les deux à Beaune où Ildefonse vient d’obtenir un poste de professeur au Collège Monge.

Nous ne connaissons pas les raisons de son affectation aux Archives, toujours est-il qu’il entame le classement des archives modernes le 20 juillet 1898, Le 3 décembre 1901, Ildefonse rend son rapport du classement des archives, il lui a fallu 3 ans et 3 mois pour classer plus d’un million de documents. Le rapport du conseil indique «pour évaluer le prix de ce travail, dont la difficulté a été maintes fois reconnue, M. Berrod demande qu’on prenne comme base le travail du bibliothécaire, lequel est bien moins difficile et bien moins absorbant. »

Suite à son travail aux Archives, il est nommé bibliothécaire le 27 septembre 1901. Un registre retraçant l’histoire de la Bibliothèque est présent dans le fonds des Archives, il est écrit, à propos de l’arrivée d’Ildefonse à la Bibliothèque « M. Lambert, bibliothécaire, est remplacé par M. Berrod, professeur au Collège Monge ; Monsieur Berrod avait déjà fait un beau travail, le classement des archives communales, travail qui lui avait valu les félicitations du ministre ». Ce registre retrace les grands moments de la carrière de bibliothécaire d’Ildefonse, notamment son rôle dans l’accroissement des collections lors de la Première Guerre Mondiale. Il récupérera, en effet, grâce à sa collaboration avec le bibliothécaire de l’université américaine, M. Diekerson, de nombreux ouvrages en anglais, mais aussi les 250 volumes en allemand confisqués par le contrôle postal. Le registre nous informe également du nombre impressionnant de lecteurs qui viennent à la Bibliothèque durant le conflit, ainsi que des difficultés rencontrées par Ildefonse face à ce lectorat qui a la particularité de rendre les ouvrages en mauvais état ou de ne pas les rendre du tout. Il est écrit « Le rôle du bibliothécaire est parfois difficile et ingrat. Il n’est pas commode de faire respecter le règlement et de contenter les lecteurs »

Ildefonse, après une riche et longue carrière de fonctionnaire, prend sa retraite en 1924. Il écrit au maire, alors qu’il est âgé de 78 ans « La vieillesse, mais surtout l’affection cardiaque dont je souffre depuis des années et qui s’est aggravée ne me permettent plus de faire correctement mon service » Ildefonse, à la fin de sa carrière n’a pas oublié l’importance des archives, il indique, dans une lettre au maire, qu’il verse certains documents relatifs à son activité de bibliothécaire aux Archives.

Le maire, Auguste Dubois, rend hommage à Ildefonse qui semble ravi, lui qui a consacré toute sa vie à la collectivité « J’ai reçu avec beaucoup de joie, l’avis officiel du témoignage de satisfaction que vous avez bien voulu me voter pour mon service, après ma démission de bibliothécaire. Les vieillards, comme les enfants, aiment les bons points ; ainsi je m’empresse de vous adresser mes sincères et vifs remerciements »

Ildefonse meurt le 26 août 1926 à Beaune, seulement 2 ans après avoir terminé sa carrière.

Source : 5 E-Publications de mariage, 66Z- Fonds Petitjean, R III§1 n°7-bibliothécaires et employés (dossier d’Ildefonse Berrod), histoire de la Bibliothèque Publique de la ville de Beaune.

Photographie : Archives Municipales de Beaune. 10 Fi 10 : Ildefonse Berrod