Jean-Louis Bonnet, dit Antoine, nait à Alet en Languedoc le 27 décembre 1718. Après avoir sillonné la France, il s’installe à Beaune en tant que maître menuisier. Sa présence est attestée dès 1742, lors de son mariage avec Mme Guillier. Veuf en 1745, il épouse Philiberte Monnet. Ses premiers travaux répertoriés sont la restauration des sculptures de l’église Saint-Pierre de Beaune ainsi que des travaux à l’église de Volnay dont la confection d’une chaire.
Son fils Jean-Louis Bonnet nait à Beaune le 21 octobre 1754. Il suit les traces de son père et devient à son tour maître menuisier. A l’âge de 18 ans, il part à Paris pour terminer son apprentissage et revient à Beaune 8 ans plus tard. Il épouse Louise Moissenet en 1782. Jean-Louis Bonnet, appelé aussi « Le Grand Bonnet », exécute des travaux de sculpture et d’ornement.
Après le décès de son père en 1790, il fait installer une école de dessin dans une salle du Collège de Beaune. Il joue un rôle majeur dans l’organisation des fêtes républicaines et patriotiques.
En 1803, son école de dessin est ouverte tous les jours de 10h à 12h, sauf le jeudi et le dimanche. La ville décide de mettre gracieusement à sa disposition la salle qu’il loue depuis plusieurs années. Le sous-préfet autorise cet avantage et qualifie même l’école d’ « infiniment utile à la ville ».
Le Grand Bonnet réalise de nombreux travaux comme le grand Christ de Notre-Dame de Beaune, Saint-Michel et les sculptures du chœur, l’ange du pupitre de l’Evangile ou encore le décor de la porte de la salle de la Comédie.
Son fils, Louis Bonnet, né à Beaune le 2 avril 1785, exerce également le métier de sculpteur. A partir de 1806, Jean-Louis Bonnet se consacre davantage aux cours qu’ils donnent dans son école de dessin. Il travaille conjointement dans son atelier avec son fils Louis comme l’atteste un livre de compte datant de 1806 à 1824. Ils signent leurs œuvres et leurs documents « Bonnet père et fils ». De nombreuses œuvres sont sculptées, tel le fronton de l’Hôtel-de-Ville en 1818, la corbeille située au dessus de la maison Modret, place Carnot, un Saint-Nicolas en bois pour l’église de Meursault, une couronne royale en bois doré à l’or pour le vicaire Marret de Notre-Dame de Beaune. L’atelier Bonnet est le seul atelier de sculpture à Beaune durant cette période.
En 1826, suite à des tensions entre le père et le fils qui lui avait promis la moitié de son atelier et des cours de dessin, Louis Bonnet décide de donner ses propres cours. En 1830, il est nommé professeur de dessin de la Société d’Emulation Beaunoise. Il faut attendre 1836 pour qu’il prenne la succession de son père à l’école de dessin. En effet, ce dernier décide de lui céder le mobilier et les œuvres de la salle qu’il occupe au sein du Collège.
Jean-Louis Bonnet s’éteint à Beaune le 22 novembre 1840.
Son fils, Louis, poursuit son activité. L’école est considérée comme un véritable musée en raison de la multitude d’œuvres qu’elle contient. Louis Bonnet compte parmi ses élèves de futurs artistes locaux tels qu’Hippolyte Michaud. Certains affirment même que Félix Ziem a fréquenté ses classes.
Lors de son décès le 10 février 1860, ses deux frères et sa sœur cèdent le mobilier de l’école à la Ville de Beaune. Eugène Nesle reprend alors la direction de l’école de dessin.
Les artistes Bonnet ont marqué la vie locale durant plus d’un siècle, laissant des traces de leur savoir-faire dans le paysage beaunois.
Crédit photo : Archives municipales de Beaune, 3Fi14, Jean-Louis Bonnet