La famille NAIGEON

Jean Naigeon nait à Beaune en 1757. Dès 1777, il obtient le second prix du concours de l’Ecole des Beaux-arts de Dijon, derrière Prudhon. L’année suivante, il reçoit le premier prix de peinture du concours des Etats de Bourgogne devant le prince de Condé. Placé sous la protection du baron de Joursanvault, il s’installe à Paris où il est nommé membre de la commission chargée de recueillir les documents du passé pour en assurer la conservation par la Convention en 1793. Les œuvres qu’il rassemble sont déposées à l’Hôtel de Nesle dont il est nommé conservateur en 1794. En 1801, le ministre de l’Intérieur, Chaptal, décide la création d’un musée dans le Palais de la Chambre des Pairs. Jean Naigeon en a la charge et est nommé conservateur le 18 janvier 1802 avec pour mission de l’organiser et de restaurer les œuvres. C’est en 1818 que Louis XVIII créé officiellement le musée du Luxembourg, destiné aux artistes français. François, le frère de Jean, surnommé Naigeon Jeune, travaille à ses côtés à la restauration des tableaux. Jean Naigeon a laissé quelques traces de son talent artistique tel « Les marchands chassés du Temple », « L’entrée de Jésus à Jérusalem » ou le « Portrait de Monge » exposé au musée des Beaux-arts de Beaune. Parallèlement à ses fonctions à Paris, il est professeur de dessin à l’Ecole des Beaux-arts de Dijon à partir de 1812.
A son décès en 1832, c’est son fils Elzidor qui occupe la fonction de conservateur du musée du Luxembourg.

L’arrière petit-neveu de Jean, Félix-Jules Naigeon, nait à Beaune le 19 janvier 1855. Fils de Jean Naigeon, négociant et de Claudine Febvre, il fait ses études au collège de Beaune et a pour professeur Hippolyte Michaud. En 1873, il entre à l’Ecole des Beaux-arts de Dijon puis part étudier à Paris en 1875, sous la direction de Gérôme. Refusant de rester dans la capitale, il revient dans sa ville natale quatre ans après et y installe son atelier. Durant sa carrière, il effectue des voyages dans le midi, en Côte d’Azur, en Espagne mais surtout au Maghreb d’où il revient avec une série de paysages. Paysagiste, il peint beaucoup de tableaux de Beaune et de ses alentours, comme « La Ferme de Baptault » ou « Le Rempart des Dame ». Il expose sa toile « Une rue de Village à Chevignerot (Côte d’Or) » au Salon de 1881.
Félix Jules Naigeon se suicide par un coup de révolver le 20 mars 1904.

Suite à la demande d’Emile Goussery, artiste et conservateur du musée de Beaune, le conseil municipal décide de la dénomination de la rue des Naigeon le 10 mars 1930.
La Ville de Beaune acquiert la propriété Naigeon en 1988.