Les sociétés de secours mutuels
Les premières sociétés de secours mutuels, héritières des confréries du Moyen-âge, voient le jour au XVIIIe siècle, elles ont pour objectif d’organiser au sein d’une même profession des actions de solidarité entre les membres. Elles assurent à leurs membres, moyennant une cotisation, un certain nombre de prestations en cas de maladie.
Malgré la Loi Le Chapelier du 14 juin 1791 qui interdit tout groupement professionnel, les sociétés mutuelles se multiplient sans cesse. Il faut attendre 1850 pour voir apparaitre la première loi qui leur est consacrée, elles sont reconnues d’utilité publique. Le décret du 28 mars 1852, rédigé par Armand de Melun à la demande de Napoléon III, apporte un soutien administratif et financier aux sociétés tout en contrôlant leurs activités. Ce décret crée une nouvelle forme de société mutuelle, les Sociétés dites « approuvées », elles sont soumises à l’approbation et au contrôle du préfet.
La société des Vignerons de Dennevy
Les Archives municipales de Beaune comptent, parmi ses nombreux fonds privés, les documents provenant de l’activité d’une de ces sociétés de secours mutuels.
Le 2 février 1848, Monsieur Simonot crée à Dennevy, petit village de Saône-et-Loire situé dans le canton de Chagny, une société de bienfaisance et de secours mutuels pour les vignerons, il en devient le premier président. Cette création s’inscrit dans un mouvement de groupements déjà constitués dans la vallée de la Dheune et dans le Val d’Or. Un premier règlement est adopté le 11 septembre 1849 en Assemblée Générale. En 1861, le sous-préfet de Chalon (conformément aux dispositions du décret du 28 mars 1852), engage le Maire à inviter les Sociétés de Dennevy et de Saint Gilles à obtenir son autorisation. La Société des vignerons est finalement approuvée le 7 décembre 1861, et inscrite sous le numéro 101 au registre des associations. Qui dit approbation dit contrôle du sous-préfet, la société se doit de rédiger des états et des comptes rendus qu’elle lui transmettra. A Dennevy, comme dans d’autres villages, une seconde société d’entraide aux buts parfaitement analogues, mais aux sensibilités politiques différentes, voit le jour en 1861. Après de nombreuses périodes de déclin, notamment causées par la crise du phylloxera, et la Première Guerre Mondiale, la Société disparait en 1939.
Crédit photo : Archives municipales de Beaune