Le Camp Américain
Avant la Première guerre-mondiale :
La zone située entre la gare et Gigny, délimitée par la voie ferrée, le Rhoin et la route du Seurre, est un lieu de chasse à la perdrix, à la caille et à la tourterelle. Les récoltes produites sont de mauvaise qualité. Une route passe à travers les champs et relie Vignolles à Beaune, secondée par un chemin allant de Chevignerot au faubourg Saint-Jean. Ces axes sont empruntés par les laitières de Vignolles et de Chevignerot ainsi que par les chevaliers du 16ème Chasseurs qui rejoignent leur terrain de manœuvre à Combertault.
La Première guerre-mondiale : un hôpital militaire
Les Etats-Unis, qui entrent en guerre en 1917, prennent la décision de construire un hôpital militaire à Beaune dès la fin de l’année. La ville est choisie pour son emplacement stratégique sur l’axe ferroviaire. Les Américains signent alors des contrats de fermage pour implanter leur hôpital. Ils réalisent d’importants travaux de janvier à avril 1918. En 4 mois, les sols sont nivelés, des lignes téléphoniques et électriques sont installées, trois puits sont percés pour permettre l’alimentation en eau potable et une voie ferrée venant de la gare de Beaune permet d’acheminer directement les blessés dans les hôpitaux. Ce sont des ouvriers étrangers qui sont appelés à travailler sur ce chantier par le biais de la Société Française d’Entreprise. La capacité totale d’accueil est de 10 000 lits et l’hôpital est fonctionnel dès le mois de septembre.
La fin de la guerre : l’université américaine
L’activité de cet hôpital de grande envergure est très brève en raison de l’armistice signé le 11 novembre 1918. Le Grand Quartier Général Américain décide de transformer ces bâtiments neufs et équipés en une université temporaire, accueillant des étudiants militaires basés dans toute l’Europe. Dès février, l’établissement est actif, regroupant plus de 9500 étudiants et près de 600 professeurs et assistants parmi lesquels le beaunois Pierre Rousseau.
Le 3 juin 1919, une séance du conseil municipal est consacrée à la liquidation du camp américain. Un hommage est rendu à ceux qui se sont venus se battre aux côtés de la France. Suite au départ des Américains, les baraques sont mises en vente, soit pour être démolies, soit pour être conservées comme habitations ou ateliers.
Après le camp américain :
Il faut attendre le lendemain de la Seconde guerre-mondiale pour voir le quartier s’agrandir et de nouvelles maisons se construire.
Dans les années 1960, une décharge municipale s’installe sur l’ancienne carrière située à l’extrémité est du quartier, au lieu-dit des Montots, transformée en piste de bi-cross en 1984. L’autoroute A6 inaugurée en octobre 1970 et la zone industrielle Beaune-Vignolles qui s’implante près de l’autoroute en 1972 apportent une nouvelle dynamique au quartier.
Aujourd’hui, seules quelques baraques subsistent, réaménagées en habitation. Le Camp américain subit encore quelques transformations avec la construction de nouveaux lotissements et le futur passage de la rocade nord-est.
