La période révolutionnaire a vu la mise en place de billets de confiance émis, comme leur nom l’indique, en raison d’un manque de confiance dans les assignats.
En effet, les assignats, émis en avril 1790, devenaient la monnaie nationale, afin de pallier le manque de numéraires en métaux précieux dû à la préparation de la guerre et leur fonte pour constituer des canons.
Mais cette monnaie de papier ne comprenait que de grosses coupures : 200, 300 et 1000 livres. Sachant qu’un pain valait environ 3 sous, il était difficile pour les commerçants ou les artisans de s’y retrouver (1 livre équivaut à 20 sous). Les petites coupures se font attendre. Ce n’est qu’en mai 1791 que le gouvernement émet des assignats de 5 livres.
Cependant, et entre temps, les entrepreneurs ne pouvaient exercer d’activité dans ces conditions et les localités mettent en place une monnaie de substitution : les billets de confiance. Le 19 juillet 1791, un arrêté du Conseil municipal expose : « Se sont présentés plusieurs citoyens de la même ville qui ont dit que des pénuries numéraires donnant lieu à des pertes considérables pour l’échange des assignats, ils avaient conçu le projet de mettre sous agrément de la municipalité des billets de confiance en circulation, à l’instar de plusieurs villes du Royaume ». Le Corps municipal suit la demande des citoyens et prend la décision d’émettre quarante mille livres de billets de confiance gagés sur les biens de la municipalité. L’arrêté énonce ensuite les différents articles qui considèrent les obligations à respecter en matière d’émission.
Beaune s’est ainsi dotée de billets de confiance suite à une demande des citoyens et après avoir écouté l’opinion publique. Le 30 décembre 1791, une deuxième émission de billets de confiance est décidée. Elle se porte à soixante mille livres afin de « remplacer le numéraire qui devient de plus en plus rareté ». Et ainsi de suite, jusqu’au décret de la Convention Nationale du 8 novembre 1792 qui « veut que les billets de confiance émis par les Communes soient retirés dans les délais fixés ». Les billets de confiance durent être échangés contre des assignats nationaux émis à cet effet. Ils disparurent dans le courant de l’année 1793.
Sur les billets beaunois, on remarque la signature du maire de l’époque, Louis Terrand.
Sources : Archives municipales de Beaune, série F.