LES HALLES

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Les Halles de Beaune sont la propriété des Ducs de Bourgogne, puis des rois de France après le rattachement du Duché à la Couronne. Certains auteurs affirment que la « Grande Halle » ou « Halle de Monsieur le Duc » est contemporaine de la charte d’affranchissement de la commune, en 1203. Dès le XIVème siècle, la place de la halle est nommée « forum bladi », place du marché aux blés.

En 1443, la charte de fondation de l’Hôtel-Dieu de Beaune mentionne la présence d’une halle sur la place faisant face à l’établissement.

En 1515, François 1er concède les halles à perpétuité à la Ville en échange de leur entretien et d’une redevance de 50 livres. Elles doivent servir à entreposer munitions et vivres et abriter les foires et marchés. On y vend aussi bien du fil et du drap que du blé ou des tonneaux, et les poissonniers sont voisins des étals des bouchers.
En 1533, François 1er, par lettres patentes, accorde aux Beaunois tous les bâtiments et revenus des halles appartenant à son domaine, à charge pour les habitants de pourvoir à l’entretien des bâtiments. Le bail emphytéotique ainsi conclu sera reconduit jusqu’en 1829.

Entre 1559 et 1581, des réparations sont entreprises sur le bâtiment. Les halles comportent un logis à l’étage et une grande salle haute où sont entreposés les draps des marchands étrangers. A cette époque, le côté donnant sur l’actuelle place est entièrement occupé par des constructions.

En 1761, un projet de reconstruction des halles faisant corps avec les boucheries et les écuries est établi. L’ingénieur de Saint-André, puis Demorey en 1763 dressent des plans, sans qu’il leur soit donné suite.

Le grand magasin, en très mauvais état, est abattu en 1814.

En 1829, la Ville rachète à l’Etat pour 15200 francs l’ensemble des bâtiments, mettant fin au bail emphytéotique existant depuis 1533.

En 1836, la Ville décide de détruire la partie des Halles datant du moyen-âge et remaniée au XVIème siècle pour reconstruire une halle aux blés sur le même emplacement. L’ancien portail Renaissance est déposé à l’Hôtel de Ville (ancien couvent des Ursulines dont il encadre à présent la porte d’accès à l’ancienne chapelle, sous les arcades).
L’ouverture des nouvelles halles a lieu en 1839.

Un nouveau projet de remaniement voit le jour en 1850, signé Treboul, mais il n’aboutit pas ;

De 1885 à 1886, la halle aux grains est aménagée en marché couvert accueillant des petites boutiques sur un plan du voyer Texier.

En 1893, la Ville de Beaune achète plusieurs maisons contiguës aux Halles pour les démolir et permettre un nouvel agrandissement.

Un nouveau projet, signé de l’architecte Allaire de Dijon, voit le jour en 1901 dans l’esprit des « halles Baltard ». La charpente ancienne est conservée ainsi que les façades latérales mais la surface est agrandie et la façade donnant sur la place totalement remaniée dans le goût de l’époque, avec des soutènements en fonte et des verrières hautes. Des caves sont aménagées sur le côté gauche. Le projet prévoit une porte monumentale assortie d’une marquise et ornée de statues, mais son ampleur est réduite par le conseil municipal pour alléger les coûts. La façade est alors alignée sur la rue Monge et présente une immense porte ornée de balustrades.

En 1937, le conseil municipal décide d’aménager une partie des Halles, donnant sur le parvis de l’Hôtel-Dieu, pour y installer un office du tourisme. La toiture est alors percée d’un énorme œil de bœuf donnant la lumière aux bureaux de l’étage.

En 1957, le maire de Beaune, Roger Duchet, obtient la destruction de la façade de 1901, de type « Baltard », pour un projet plus « bourguignon » de l’architecte Pierre Beck prévoyant un toit très pentu couvert de tuiles plates. Des gros piliers de pierre calcaire remplacent les colonnes de fonte.

En 1997, des travaux de réhabilitation et de modernisation des halles, supervisés par le cabinet Brandon, sont entrepris, l’intérieur est remanié avec l’aménagement d’une façade vitrée côté Hôtel-Dieu. Sur les autres façades, les cloisons vitrées sont repoussées au droit extérieur des piliers pour en agrandir la surface.

Crédit photo : Archives municipales de Beaune