Septembre 1939 marque l’entrée de la France dans un nouveau conflit mondial. C’est aussi le début de l’organisation d’un procédé appelé « Défense Passive » qui se met en place à Beaune comme dans toutes les communes françaises à l’époque. Le but est simple : mettre au point une stratégie de protection au service de la population civile contre les bombardements aériens. Tous les Beaunois ont participé à l’entreprise. D’abord un recensement de population a été fait afin de constituer des équipes ayant chacune une fonction particulière : équipe de pompiers, service sanitaire, équipe de défense, chefs d’îlots, ouvriers, etc. Après un autre recensement des caves et bâtiments, la ville a été divisée en deux secteurs, nord et sud, puis découpée en parties distinctes appelées « îlots ». Chacun d’eux comprenaient des lieux d’abris (caves transformées), des abris anti-bombardement pouvant contenir plusieurs personnes et des tranchées. Ils étaient commandés par un chef d’îlot, lui-même secondé par des suppléants. Certains bâtiments publics comme les écoles ont été réquisitionnés pour en faire des établissements de soins d’urgence. La maison de vin Chanson est devenue un bastion de poste de secours. De grands projets de travaux, financés par l’Etat, ont ainsi été mis en place et de nombreux ouvriers se mettent alors à l’œuvre pour réorganiser toute la ville. En plus des tranchées couvertes ou à ciel ouvert et des abris anti-bombardement, Beaune s’est munie d’une sirène d’alerte, accessoire obligatoire en cas d’attaque, et de chambres de soins spéciales pour gazés. Régulièrement, des appels étaient affichés afin que la population subisse des exercices d’alerte à l’attaque de gaz. Des papiers et des brochures concernant le camouflage des fenêtres, l’extinction des lumières à des heures bien définies, les coupures de compteurs à gaz en cas d’alerte, les conditions de circulation à pieds et à bicyclette, et la reconnaissance des premiers signes de faiblesse dus à une attaque au gaz ont été distribués aux familles. Des affiches ont été placardées sur les mesures de sécurité à appliquer. Des postes de services sanitaires ont été crées afin de prêter main-forte à l’Hôtel-Dieu dans les cas où des civils seraient blessés.
Des témoignages sur cette période nous ont été confiés et sont en libre consultation aux Archives Municipales. Bien entendu, d’autres témoignages concernant cette organisation bien particulière et la vie beaunoise durant la Seconde Guerre mondiale sont toujours les bienvenus.
Source : H 5 §1 (Défense Passive)