Le 25 février 1904, Louise Michel est annoncée à Beaune pour une conférence politique qu’elle présentera au théâtre.
Vingt ans auparavant, c’était Melle Agar qui était venue jouer au théâtre. Aussi célèbre à l’époque que Rachel et Sarah Bernhardt, la tragédienne avait conquis un public qui s’était déplacé en masse pour voir jouer la comédienne dans Britannicus, de Racine.
En 1904, on change de registre. Louise Michel est très attendue. Cette ancienne institutrice, grande figure de la Commune de Paris, sera accompagnée d’Ernest Giraud dit Citoyen Giraud pour « une grande conférence publique et contradictoire ». Louise Michel et Ernest Giraud multiplient les conférences dans toute la France depuis ces dix dernières années. Devenue une figure célèbre, la citoyenne Michel participera à des réunions et débats jusqu’en Algérie, quelques mois avant sa mort en 1905.
Le Journal de Beaune, le 23 février, écrivait : « La citoyenne Louise Michel traitera le sujet : prise de possession ; le citoyen Giraud Vers la cité meilleure, par la Grève générale et l’Action directe ».
Le 25 février, c’est la consternation. La Revue Bourguignonne relate la conférence qui s’est tenue à Beaune dans un article paru le 27 février : « Un public nombreux s’était rendu jeudi au théâtre, pour y voir l’antique Vierge Rouge. Disons tout de suite que celle-ci brillait par son absence ». En effet, selon le citoyen Giraud, cette dernière était indisposée. Cependant, il ajoute que Louise Michel viendra tenir conférence à Beaune le 4 mars suivant. Grosse désillusion, Louise Michel est empêchée puisqu’à nouveau malade. Elle ne peut se déplacer depuis Chaumont jusqu’à Beaune. Le 19 mars, le Journal de Beaune n’hésite pas à mettre dans l’embarras la vieille dame : «le samedi 5 mars, la citoyenne Louise Michel et le citoyen Giraud faisaient une grande conférence à Saint-Etienne, dont le journal la Loire, organe radical, donnait le compte-rendu détaillé dès le lendemain ». On en restera là. Moins d’un an plus tard, la célèbre activiste décède à Marseille. Beaune ne verra jamais Louise Michel.
Sources : Archives de Beaune, Le Journal de Beaune et la Revue Bourguignonne de 1904.