Maurie Collin, un ethno-photographe

_c_maurice_collin.jpgNé le 12 janvier 1918 à Paris, Maurice Collin est fils d’Armand Lucien Collin, peintre décorateur et d’Elisabeth Poligné. Son père voudrait bien le voir prendre sa succession mais Maurice s’oriente rapidement vers la photographie.

De 1933 à 1935, il est apprenti-photographe à l’AFP. Il fait ses débuts en Afrique et parcourt l’Afrique occidentale française, traitant de sujets ethnographiques. C’est ainsi qu’on le retrouve à Dakar et Brazzaville. Pour son service militaire en 1938, Collin est affecté dans l’aéronautique et parcourt le Congo en particulier.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Maurice Collin rejoint le Général de Gaulle et les FFL. Il sert sous les ordres du colonel et futur maréchal Philippe Leclerc. Des photographies témoignent de cette période mouvementée. Collin passe par la Libye, l’Egypte, le Liban, Alger puis Toulon et Paris libéré.

A partir de 1945, il gère l’Agence photographique française et rencontre sa future femme. En 1946, il se marie avec Monique Calongue. Le couple s’installe à Chaville puis à Tannay, dans la Nièvre où Maurice exerce son métier de photographe. Il ouvre un atelier et devient « photographe de ville » où il se montre aussi exigeant dans la recherche de la qualité que pour ses photographies ethnographiques. Cette expérience s’étoffe de la production de cartes postales. La famille Collin déménage en 1962 pour Cosne-sur-Loire pour y installer ses « Editions nivernaises » et édite de nombreuses cartes postales noir et blanc puis en couleurs.

Son épouse Monique a de la famille à Merceuil et à Meursault où le couple passe du bon temps chez Lucien Tiercin, « l’oncle Luce ». Ces séjours réguliers sur la côte viticole permettront à Maurice de prendre de nombreux clichés et d’éditer des cartes postales exaltant le pays beaunois et le monde viticole. Il est présent à chaque vendange pour fixer le geste du vigneron. C’est ainsi que Maurice sillonne la côte viticole et édite des cartes postales de Beaune à vocation touristique représentant évidemment l’Hôtel-Dieu et des caves comme celles des maisons Patriarche ou Calvet mais aussi des bâtiments plus modernes comme la gare, les halles ou le Collège Jules Ferry.

Une partie de ses cartes exalte le folklore local représentant des layottes aux allures de pin-up dévorant goulument le raison bourguignon mais d’autres cartes et photos représentent les travailleurs de la vigne de manière sensible et avec un regard très artistique.

Si ses cartes postales ont évidemment un but commercial, elles sont aussi le reflet du travail d’un photographe exigeant, habitué aux prises de vue ethnographiques et à la mise en valeur de ses sujets.

Maurice Collin prend sa retraite en 1984 passant le relai à sa fille et son gendre qui gardent l’entreprise familiale jusqu’en 2001 où elle est vendue à un entrepreneur belge. Maurice décède le 30 août 2010.

Le travail de Maurice Collin fait l’objet d’une exposition réalisée par Karoline Knoth et visible jusqu’au 15 février 2015 aux Archives municipales de Beaune.

Pour en savoir plus, lisez le catalogue « Allons en vendanges » réalisé par Karoline Knoth et la Galerie du Globe.