Un Rush à Beaune en 1979

tour344.jpgMercredi 18 juillet 1979, le Tour de France passe à Beaune. La ville a attendu 55 ans avant de revoir le peloton. En effet, le premier passage date de 1924.

La 20ème étape compte 234,5 km à parcourir. Elle relie Saint-Priest à Dijon. Les coureurs passent par Beaune, puis un détour par les Hautes-Côtes et rejoignent la route des Grands Crus à partir de Vougeot. L’arrivée se situe boulevard Gaston Bachelard, à Dijon. A savoir qu’à Gevrey-Chambertin, le premier du rush, dit « Rush Simca » gagnera douze bouteilles offertes par le syndicat du Chambertin et le deuxième douze bouteilles offertes par la municipalité.

Au départ de ce Tour de France, Eddy Merckx n’est plus que spectateur. Le favori est Bernard Hinault qui court pour Renault-Gitane, et ses sérieux adversaires sont Joop Zoetemelk pour Miko-Mercier, Joachim Agostinho pour Flandria, Hennie Kuiper pour Peugeot et Lucien Van Impe pour Kas. Dès la deuxième étape, Hinault revêt le maillot jaune. Vainqueur du Tour de France 1978, il ravit la première place dès le début du Tour de 1979. Les coureurs arrivent à Beaune autour des15 heures. La caravane publicitaire ayant précédé le peloton une heure auparavant, les sportifs pénètrent dans la ville par la route de Bligny pour emprunter successivement l’avenue de la Résistance, la rue Henri-Dunant, les boulevard Saint-Jacques, Perpreuil, Jules-Ferry, Joffre, la rue des Rôles, la rue Auguste-Dubois puis la route de Savigny.

Le Bien Public du 18 juillet 1979 conseille les spectateurs et amateurs de cyclisme de suivre la course depuis les hauteurs d’Echevronne. En effet, les coureurs devant passer à vive allure, il est plus intéressant de se positionner là « où la pente ralentira l’allure du peloton ». Car une fois Beaune passée, les coureurs prennent la direction de Pernand-Vergelesses pour entamer la côte d’Echevronne. C’est l’Italien Sergio Parsani qui remporte l’étape.

A l’issue de ce passage en Côte d’Or, Bernard Hinault est assuré de remporter le Tour face à un adversaire redoutable, le Hollandais du Tour de France Joop Zoetemelk. Ce dernier tentera de gagner l’étape ultime qui a lieu au sprint final sur l’avenue des Champs Elysées. Mais comme l’a déclaré Bernard Hinault au Bien Public à l’issue de la course contre la montre à Prenois, « il y a trois minutes entre nous, et il ne reste que trois étapes. Sans doute Joop tentera quelque chose avant la fin. Mais je n’ai que lui à surveiller et, croyez-moi, je ne le lâcherai pas d’une semelle. Je vais m’installer dans ses roues et ne bougerai pas ».

50 kilomètres avant l’arrivée de la dernière étape, les deux hommes s’échappent. Et c’est Bernard Hinault qui franchit le premier la ligne d’arrivée à Paris.

Sources : Archives de Beaune, Le Bien Public des 18 et 19 juillet 1979.
Fonds photographies Le Bien Public.