Grave incendie à l’Hôtel de Ville… les 28 et 29 juin 1815.
La ville de Beaune a connu de nombreux incendies, notamment ces 28 et 29 juin 1815 où les flammes ravagèrent les bâtiments de l’Hôtel de Ville et fit quelques victimes, en particulier les locataires des bâtiments. Grâce au rapport du capitaine des « gardes-pompiers » de la ville, M. Champonnois, nous avons quelques détails de cet incendie et du déroulement des mesures d’urgence pour sauver les victimes et les infrastructures.
En ce matin du 28 juin 1815, à sept heures et demie du soir, le capitaine Champonnois, qui se trouve non loin de la porte Saint-Nicolas aperçoit « une fumée épaisse sortant du fond de l’hôtel de ville ». Des équipes tentant d’éteindre les flammes s’étaient déjà réunies dans une cour arrière des bâtiments. Visiblement, cette partie de l’hôtel de ville, où logeait une famille, était embrasée « dans son comble sur toute sa longueur et sur une grande partie de l’aile gauche où se trouve les bureaux de la communes » – l’actuel lieu où se trouvent les Archives –. Les flammes envahissent, « avec une rapidité inexplicable », les corps de bâtiments et les combles, « les flammes allaient porter leurs ravages dans les greniers, sur le chœur de l’église, où se trouvent déposés plusieurs meules de foin ». Le capitaine prend l’initiative de faire arriver quatre pompes, puis six, dans la cour et le jardin de l’hôtel de ville, ainsi que plusieurs gardes-pompiers afin d’établir des chaines pour le transport de l’eau. Des habitants voisins viennent prêter main forte aux gardes-pompiers, risquant aussi leur vie pour sauver les habitants des flammes et formant d’autres chaines pour transporter l’eau. Les gardes-pompiers tentent de leur côté de sauver des parties de charpente des toits ainsi que les planchers des greniers menaçant de s’effondrer sous le poids des poutres grignotées par les flammes. La lutte dure jusqu’à deux heures du matin. Selon le capitaine, « plus de deux mille personnes » étaient présentes sur les lieux de l’incendie. Aucun mort n’est à déplorer, seuls quelques blessés et beaucoup de dégât matériel. Le capitaine finit son récit par un vif remerciement pour ses équipes, ainsi que les gendarmes, les Beaunois venus des rues et des campagnes voisines, et les enfants de la Charité pour emplir les chaines de transports d’eau. Aucun document ne précise de quelle origine fut cet incendie. Des états de pertes subies par chacun des locataires ainsi qu’un état du montant des dégâts fut établi. Enfin, une lettre du 27 novembre 1816 du Sous-préfet de l’arrondissement de Beaune déclare allouer, par le Ministère des Finances, une somme totale de 2 441 francs « accordée au titre de secours aux différents particuliers de la Ville de Beaune qui ont éprouvé des pertes lors de l’incendie », après une demande faite en mai 1816. Selon les dégâts, la somme totale fut répartie pour chacune des victimes de 119 francs à 1483 francs.
(Sources : AMB. I1§15 art1 n°2)
Crédit photo : Archives municipales de Beaune