Le Roi vient ensoleiller la ville : Louis XIV à BEAUNE

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3Fi113 – Archives municipales de BEAUNE : Photographie de la chapelle des Carmélites, sur laquelle est apposée une plaque commémorative

Louis XIV à BEAUNE

Quand le Roi vient ensoleiller la ville

Le 19 novembre 2008, les Beaunois fêteront le 350ème anniversaire de la venue du Roi Soleil à BEAUNE. Quelques souvenirs…

Les échevins, lors d’un conseil extraordinaire le 14 novembre 1658, apprennent que le Roi Louis XIV qui doit se rendre à Lyon pour rencontrer Christine de France, duchesse de Savoie, a décidé de faire un arrêt dans notre ville le 19 novembre.
Le cortège sera composé du Roi, de sa mère la reine Anne d’Autriche, de son frère le duc d’Anjou, de la Grande Mademoiselle, fille aînée du duc d’Orléans, du cardinal Mazarin, et de gens de la Cour. Il est prévu qu’ils fassent leur entrée par la porte Saint-Nicolas, qui sera décorée aux armes de Sa Majesté.

Le 19 novembre, trois compagnies d’infanterie attendent le Roi sur la plaine de la Maladière. L’une est dirigée par monsieur Pitois, alors avocat et échevin, la seconde par monsieur Gaignarre de Bessey, son subdélégué, et la dernière, celle des Enfants de la Ville, par monsieur Tissier, avocat. Elles accueillent Louis XIV en début d’après-midi par des louanges et le glorifient avant son entrée dans la ville par la porte Saint-Nicolas.
Un grand nombre de notables beaunois s’est donné rendez-vous pour accueillir et acclamer le Roi comme il se doit. Il s’agit notamment du maire de Beaune, Philippe Parigot, des échevins, des avocats, des magistrats, de nombreux bourgeois. Les officiers du bailliage et les religieux de la collégiale Notre-Dame de Beaune complètent le cortège. Tous portent leurs plus belles robes, justifiant ainsi de leur qualité. Les clefs de la ville sont alors remises au Roi dans un sac de velours bleu ; il est de nouveau acclamé « Vive le Roi », au son des canons qui résonnent en son honneur.

Il est décidé que Sa Majesté logera chez le sieur Gilles Brunet (actuel hôtel Le Cep), la Reine chez le sieur Cocquille, le duc d’Anjou chez mademoiselle Delamare, et le cardinal chez le sieur Mill.

Louis XIV fait preuve d’un naturel sincère lors de sa venue à Beaune en souhaitant qu’aucun portique ne soit décoré à son effigie. Hormis les portes Saint-Nicolas, Bretonnière et son logis, rien à Beaune ne laisse paraître la présence du Roi. Les logis des différents membres d’honneur sont ornés de leurs armoiries respectives. De plus, durant tout son séjour, Sa Majesté se déplace à pieds dans la commune.

Le Roi reste en compagnie de sa mère chez le sieur Cocquille jusqu’au coucher, où il rejoint ses appartements. Le lendemain matin, vers 9 heures, il se rend au couvent des Carmélites avec ses proches. Une messe est prononcée. Il visite ensuite le couvent, passe par la chapelle de l’Enfant-Jésus et se prosterne devant le tombeau de Marguerite du Saint-Sacrement (c’est elle que la reine Anne d’Autriche a priée pour demander la naissance de son fils, le futur Louis XIV).

Lors de son séjour à Beaune, il visite également l’Hôtel Dieu, ce qui a valu à la « Chambre du Roy » d’être nommée ainsi. Louis XIV y signe le registre de la Confrérie du Saint-Esprit (certains affirment que cette visite a eu lieu le 19 novembre, d’autres le 20 novembre).
On offre de grandes quantités de vin au Roi ainsi que des confitures à la reine et à la Grande Mademoiselle.

Le départ du Roi par la porte Bretonnière se fait dans le même ton que son arrivée la veille. Les acclamations « Vive le Roi » se font entendre, toujours au son des canons. L’infanterie devance le Roi jusqu’à Bligny-sous-Beaune, le laissant ensuite poursuivre son voyage jusqu’à Lyon.

Aujourd’hui, une plaque commémorative est apposée sur la chapelle, actuelle place Ziem, pour commémorer l’événement.

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1Fi113 – Archives municipales de BEAUNE : Hôtel Brunet (actuel hôtel Le Cep), dans lequel Louis XIV a séjourné lors de son passage à BEAUNE


Sources

– Archives municipales de Beaune – Délibérations du 14 au 19 novembre 1658
– Guy RENAUD, Histoire de Beaune, La Taillanderie, 2005
– Plaquette de la Chambre de commerce et de l’industrie de Beaune, Un édifice riche de souvenirs (couvent des Carmélites …) abrite, depuis le 1er juillet 1978, la Chambre de commerce et d’industrie de Beaune : Evocation historique sommaire, non daté.